Si vous n’étiez pas au courant, 2019 a été rebaptisée comme « l’année noire » pour nos abeilles et apiculteurs français. En effet, en 2018, la production de miel français avait connu une belle remontée avec presque 28 000 tonnes de miel produites suite à une récolte catastrophique en 2016 (16 000 tonnes). Mais 2019 et ses 9000 tonnes de miel récoltées ont sonné le retour d’une apiculture fragile et menacée.

Mais alors, quelles sont les causes d’une baisse de 70% de la production de miel français ?
Depuis plusieurs années maintenant, les abeilles étaient mises en danger par la présence de pesticides dans l’environnement. Mais à cela se sont ajoutées des conditions météorologiques désastreuses et des bouleversements climatiques trop fréquents. En effet, en 2019, la France a tout d’abord vécu un hiver très doux, suivi d’un printemps froid et pluvieux puis a été frappé par deux épisodes caniculaires destructeurs de son patrimoine floral.

Un hiver trop doux
Le cycle de vie des abeilles suit scrupuleusement le rythme des saisons. Pendant l’hiver, le métabolisme des abeilles est ralenti et elles consacrent leur temps à se réchauffer au sein de la ruche et à se nourrir grâce aux réserves de miel qu’elles ont faites pendant le printemps et l’été. Le retour de températures plus agréables avec l’arrivée du printemps donne le top départ à la reine pour pondre et aux abeilles ouvrières pour sortir de l’hivernage. C’est ainsi que l’hiver dernier, dès fin février, les reines ont commencé à pondre et les colonies se sont anormalement développées.

Un printemps froid et pluvieux
Nous sommes en mars 2019, le printemps a commencé ! Malheureusement, il n’est pas à la hauteur de nos espérances ; températures froides et averses fréquentes.
Tout ceci a donc eu un impact conséquent sur les abeilles et leur rythme de vie. En effet, le printemps est synonyme de floraison des fleurs mellifères et ainsi du début de la production de miel par les abeilles. Or, les températures basses du printemps 2019 n’ont pas permis la floraison des fleurs à temps pour nourrir les nombreuses abeilles nées en février. Par conséquent, ces dernières meurent de faim et vont même jusqu’à dévorer les mâles, considérés comme des bouches à nourrir inutiles. Dans le même temps, les colonies ne se développent plus car les reines souffrent du manque de chaleur et le nombre de mâles a fortement diminué. Résultat, lorsque les fleurs ont fleuri tardivement, il n’y avait presque plus d’abeilles pour aller butiner leurs précieux nectars.

Des canicules dévastatrices
Les vagues de forte chaleur qui ont touché la France en juin et juillet dernier ont été mortelles aussi bien pour les fleurs que pour les abeilles. Ces dernières, déjà souffrantes du manque d’eau, se sont vues une nouvelle fois mourir de faim car la flore française, frappée de plein fouet par des températures extrêmes et un soleil de plomb, s’est asséchée à grande vitesse. De plus, la cire a fondu dans les ruches et les abeilles se retrouvent prises au piège. Le nombre d’abeilles déjà en fort déclin, n’a donc pas cessé de diminuer.

Bilan et perspectives du miel français
Malgré ce contexte de forte raréfaction, l’excellence reste le maître-mot de la maison Hédène grâce à un savoir-faire traditionnel basé sur l’extraction à froid, la non pasteurisation et la certification monoflorale de l’ensemble de nos miels de crus. De plus, l’implantation de ruchers à proximité de parcelles de fleurs sauvages reconnues pour leur densité florale, garantit pour chaque miel Hédène une expérience gustative unique.

Alors, à l’heure où le miel de qualité se raréfie et est de plus en plus apprécié par les Français pour toutes les valeurs qu’il véhicule, il est fondamental d’apporter une attention particulière sur les origines géographiques et florales des miels achetés au quotidien.